crédit photo : Trans-Appel
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Depuis trois semaines, l’organisme responsable du transport collectif dans le Val-Saint-François, Trans-Appel, connaît une hausse significative (74 %) du nombre de déplacements. D’où vient cette soudaine popularité du transport en commun dans le Val?

La réponse à cet engouement proviendrait d’une initiative prise récemment par Denis Verreault. Qui occupe la double fonction de directeur général de Trans-Appel (MRC Val-Saint-François) et du Service de transport collectif (STC) des Sources (MRC des Sources).

Récemment, la STC des Sources a changé une partie de sa flotte d’autobus. De telle sorte que deux autobus devenaient disponibles. Le gestionnaire y a vu une opportunité pour le Val-Saint-François.

«Depuis le 25 août, nous avons remplacé le minibus dix places de l’axe Valcourt-Windsor par un minibus de 18 places. Et pour le trajet entre Richmond et Windsor, nous avons remplacé le minibus de huit places par un de dix places.»

Les trois autres autobus qui desservent le Val (à partir de St-Denis-de-Brompton, Stoke et Saint-Claude, en direction de Windsor) restent quant à eux des autobus de huit places.

Augmentation de 74 %

De façon surprenante, ces changements mineurs ont fait en sorte qu’en trois semaines, Trans-Appel a constaté une augmentation moyenne de 74 % de ses déplacements en transport collectif. En comparant les données de cette année avec celles de la même période l’an dernier.

Quotidiennement, entre 13 et 15 places sont occupées pour le trajet Valcourt-Windsor. Du côté du trajet Richmond-Windsor, les 12 places sont réservées presque tout le temps.

«Il est même arrivé qu’il y ait trop de demandes pour la route entre Richmond et Windsor. Ce qui fait que l’autobus de Valcourt a dû passer par Richmond pour aller chercher des usagers», de raconter le directeur général.

Denis Verreault, directeur général de Trans-Appel, se dit encouragé par cet engouement des usagers depuis l’arrivée des nouveaux autobus.  (crédit photo : Trans-Appel)

Pas de pub, seulement du bouche-à-oreille

Aucune campagne publicitaire particulière n’a pourtant été mise de l’avant par l’organisme de transport depuis le mois d’août. Si ce n’est la distribution de quelques dépliants dans des lieux publics des régions de Valcourt et de Richmond : bureaux municipaux, commerces et restaurants.

Denis Verreault croit que le bouche-à-oreille expliquerait peut-être cet intérêt. Il convient toutefois qu’il n’a pas encore le recul nécessaire pour bien analyser le profil type de cette nouvelle clientèle.

Transformation d’un minibus

L’équipe de Trans-Appel a dû faire preuve de débrouillardise pour ajouter certaines places. «Dans le minibus de dix places, deux peuvent être utilisées pour des personnes en chaise roulante. Comme nous en transportons peu, nous avons fixé en permanence deux chaises roulantes dans le fond de l’autobus. De telle sorte qu’il y a huit places assises sur des sièges et deux places sur des chaises roulantes. Nous avisons à l’avance les usagers. Jusqu’à maintenant, nous n’avons reçu aucun commentaire négatif à cet effet. Au contraire, les gens sont bien contents d’avoir du transport.»

Il se dit curieux pour la suite de l’automne.

«On va voir dans les prochaines semaines si ça se maintient. Mais en tout cas, ça augure bien.»

L’équipe de Trans-Appel a dû faire preuve de débrouillardise pour ajouter des places dans l’un de ses autobus. En fixant en permanence deux chaises roulantes comme sièges pour passagers.  (crédit photo : Trans-Appel)

Transport vers Sherbrooke pour les étudiants de Windsor

Parmi les autres nouveautés de Trans-Appel, on compte un projet pilote avec une maison de chambres située au 33, rue Ambroise-Dearden, à Windsor. Les nouveaux propriétaires du lieu visent attirer une clientèle étudiante en provenance du Cégep de Sherbrooke et de l’Université de Sherbrooke. Trans-Appel offre à ces étudiants la possibilité de se rendre directement au cégep à partir de Windsor.

Pour le moment, aucun usager n’a toutefois fait appel à ce service. Trans-Appel songe maintenant à élargir cette offre à d’autres étudiantes et étudiants de Windsor, avec l’approbation de son conseil d’administration.

Comment utiliser le transport en commun dans le Val?

Concrètement, comment fonctionne le service de transport dans le Val? Un usager ou une usagère doit réserver sa place par Internet ou par téléphone (819 845-2777). La réservation se fait au maximum la veille du déplacement, avant 14 h. Les répartitrices créent ensuite un trajet pour chaque autobus, en fonction des usagers desservis. Ce qui fait en sorte qu’il n’y a pas de routes fixes.

Un transport vers Windsor coûte 4 $ et un transport vers Sherbrooke 9 $.

L’autobus de Valcourt part vers Windsor un peu avant 7 h. Celui de Richmond vers 7 h 15. Pour arriver à Windsor aux environs de 8 h 25. Les personnes qui souhaitent se rendre à Sherbrooke doivent prendre un second autobus, pour arriver à destination vers 9 h 15.

Les usagers en provenance de municipalités environnantes ont quant à eux un parcours plus long. Prenons l’exemple de personnes en provenance de Sainte-Anne-de-la-Rochelle, Lawrenceville ou Bonsecours. L’autobus doit d’abord venir les chercher très tôt, aux environs de 6 h 15, avant de se rendre à Valcourt. De telle sorte qu’un usager de ces municipalités qui voudrait se rendre à Sherbrooke aurait à parcourir un trajet de trois heures, dans deux autobus différents.

Le nouveau minibus de 18 places, en provenance de la STC des Sources.  (crédit photo : Trans-Appel)

Rendre le service plus efficace

Denis Verreault convient qu’un tel trajet n’est pas pratique.

«Il faut rendre notre service de transport efficace pour le citoyen. Si pour aller à Sherbrooke, une personne peut se rendre avec son véhicule en 45 minutes et que ça lui prend trois heures en transport en commun, il n’y a aucun avantage.»

Avec l’aval des élus et élues, Trans-Appel aimerait un jour ajouter d’autres autobus, plus petits, pour desservir ces communautés. «Ça permettrait de retrancher environ une heure sur le trajet total. Une différence énorme pour un usager qui doit décider s’il prend ou non l’autobus.»

Pourquoi l’organisme n’offre-t-il pas de transport direct vers Sherbrooke, ce qui serait plus simple et efficace? «Parce qu’actuellement, nous n’avons pas d’autobus pour le faire», répond laconiquement Denis Verreault.

L’été dernier, Trans-Appel a rencontré la Société de transport de Sherbrooke. Pour évaluer la possibilité d’offrir un jour aux usagers une meilleure fluidité entre le Val et Sherbrooke, ainsi qu’une carte de transport régionale. Un projet, encore à ses balbutiements, qui nécessiterait d’importants investissements pour la mise à jour des systèmes informatiques.

Des lacunes qui mènent à des déménagements

Malgré ces quelques changements récents, le système reste encore améliorer. Ses lacunes font même en sorte que certaines personnes doivent carrément quitter la région. Le Val-Ouest a soulevé une telle situation en juin dernier avec le cas de Pâquerette Gagné. Cette résidente de Windsor, atteinte de la sclérose en plaques, s’est résignée à déménager à Sherbrooke. Faute d’obtenir un service de transport adapté à sa situation.

«Ce sont là les conséquences d’un service de transport qui n’est pas efficace. Qui sont directement liées aux décisions que Trans-Appel doit appliquer», concède le directeur général.

Pâquerette Gagné, de Windsor, s’est résignée à déménager à Sherbrooke en juin dernier. Faute d’obtenir un service de transport adapté à sa situation.  (photo : gracieuseté)

Reflet d’un intérêt pour le transport?

Le directeur pense que les résultats des dernières semaines illustrent un intérêt pour le transport collectif dans le Val-Saint-François. Ce qui lui permet de croire que le plan de développement de son organisme, présenté aux élus au printemps dernier, répondrait à un réel besoin.

La première étape de ce plan vise à étudier un possible regroupement entre les sociétés de transport du Val et des Sources. Ce qui a été entériné par les élus des deux MRC avant l’été.

Le directeur compte maintenant présenter, l’hiver prochain, un plan plus complet aux élus. Une version de travail sera exposée cet automne aux directions générales des municipalités. Pour obtenir leurs rétroactions. Le directeur compte toutefois attendre après les élections du 2 novembre prochain pour une présentation formelle aux nouveaux élus et nouvelles élues. «C’est un plan ambitieux au niveau de son échéancier. Parce que nous souhaitons offrir des services aux citoyens, au moment opportun», glisse-t-il.

 

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